La légende des Rochers de Puychaud

Les Monts de Blond sont de douces collines couvertes de mystérieuses forêts, alternant avec de vertes prairies dans lesquelles paissent de blancs moutons. De gigantesques blocs de granit, prenant parfois de bien étranges formes parsèment les paysages tels des tranquilles géants couverts de mousse.

Tout le monde sait qu’il y a bien longtemps, les Monts de Blond étaient peuplés de créatures magiques. A l’époque il n’était pas rare de croiser dans la forêt une sorcière venue ramasser les herbes nécessaires à la fabrication de ses potions et élixirs. Certains anciens dans les villages racontent que par les nuits de pleine lune, on peut encore entendre le murmure des fées sous l’immense roche qui porte leur nom.

Et bien c’est ici, dans un petit sous-bois au cœur des Monts de Blond, entre les villages de Cieux et Blond que se trouvent les Rochers de Puychaud. Ce sont quatre énormes blocs de granit portant de bien curieux noms : il y a « la tourte », « la niche », « le berceau » et « la pierre branlante ».

On raconte qu’une pauvre femme, veuve et mère de deux jeunes enfants, errait de village en village, quémandant de quoi nourrir ses enfants et un toit pour passer la nuit. La veille de Noël, par un froid terrible, cette brave femme arriva au village de Blond. Alors qu’elle s’apprêtait à frapper à une porte, elle entendit une voix murmurer : « Irons-nous à Puychaud quand sonnera minuit ? Vous savez-bien, enfants, que le plus grand rocher s’ouvre la nuit de Noël et découvre quand le prêtre lève l’hostie une grotte remplie d’or et de pierres précieuses. ».

Voyant là le moyen d’améliorer leur triste sort, la veuve et ses deux enfants se rendirent immédiatement à Puychaud. Tous trois grimpèrent la colline ; arrivés tout en haut, à bout de souffle, la brave femme s’assit sur le plus gros des rochers. C’est alors que celui-ci s’ouvrit, découvrant comme le lui avait dit la voix une caverne emplie de richesses. Immédiatement, la veuve et ses enfants se ruèrent dans cette grotte lumineuse. Alors que la veuve s’emparait d’or et de pierres brillantes, le rocher pivota et se referma. La brave femme n’eut que le temps de se faufiler à l’extérieur, ses pauvres enfants emprisonnés dans le ventre de la roche.

Désespérée, notre veuve s’en retourna au village de Blond, pour demander conseil au curé. Celui-ci lui recommanda d’attendre un an, le rocher devrait s’ouvrir à nouveau pendant la nuit de Noël. Et c’est exactement ce qu’il se passa, le rocher s’ouvrit durant les douze coups de minuit. Délaissant cette fois les trésors, la veuve attrapa ses deux enfants (qui avaient bien grandi) pour les tirer hors de la caverne.

Voyez-vous, la véritable richesse de cette brave femme était ses enfants et non pas la montagne de trésors qui se trouve encore dans les rochers de Puychaud !

Pour découvrir les rochers de Puychaud :

Circuit des Mégalithes : à faire à pied, ou en voiture avec de jeunes enfants
Parcours Géocaching Tèrra Aventura « Les Mégalithes et leurs légendes » (9km, difficulté 4/5, parcours 4/5)

Le saviez-vous ?

Les rochers de Puychaud marquent la frontière symbolique entre la langue d’Oc et la langue d’Oïl (parlée plus au Nord). La langue d’Oc ou occitan est une langue romane, parlée (entre-autres) dans le tiers sur de la France. C’était la langue chantée par les troubadours. On trouve à Puychaud une plaque dédiée à Frédéric Mistral, poète ayant reçu le prix Nobel de Littérature en 1904 qui a réhabilité l’Occitan.